La thyroïde est une petite glande située à la base du cou qui produit des hormones essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. En raison de divers problèmes médicaux, certaines personnes peuvent avoir besoin de se faire enlever totalement ou partiellement cette glande par le biais d’une opération appelée thyroïdectomie. La question qui se pose alors est peut-on vivre sans thyroïde ? Dans cet article, nous allons explorer les différentes dimensions de cette question, notamment les traitements possibles ainsi que la qualité de vie des personnes concernées.
Au sommaire
Le rôle de la thyroïde et les raisons d’une ablation
La thyroïde produit principalement deux hormones, la T3 (triiodothyronine) et la T4 (tétraiodothyronine), qui influencent la croissance, le métabolisme et le fonctionnement du système nerveux central. Elle contribue également à réguler la température corporelle et la consommation d’énergie. Une production insuffisante ou excessive d’hormones thyroïdiennes entraîne respectivement l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie, deux maladies pouvant provoquer de nombreux symptômes et complications pour le patient.
L’ablation totale ou partielle de la thyroïde peut être indiquée dans plusieurs cas :
- Cancer de la thyroïde ;
- Goitre multinodulaire (augmentation du volume de la glande avec présence de nodules) ;
- Hyperthyroïdie (surproduction d’hormones thyroïdiennes) sévère et résistante aux traitements médicamenteux.
Les personnes sans thyroïde, ou avec une partie restante de la glande insuffisante pour assurer un fonctionnement normal de l’organisme, vont donc devoir apprendre à vivre sans cette production hormonale essentielle.
Le traitement substitutif : compenser l’absence de thyroïde
Heureusement, il existe des traitements permettant de compenser l’absence de la production hormonale thyroïdienne. Il s’agit principalement des médicaments substituts de la thyroxine, qui fournissent les hormones nécessaires pour maintenir le métabolisme et tous les processus énergivores au sein du corps. Ces traitements doivent être pris quotidiennement et ajustés en fonction des besoins individuels du patient.
L’hormonothérapie
Après une thyroïdectomie, le patient doit généralement commencer un traitement par l’hormonothérapie. Ce type de traitement a pour but de suppléer l’action de la thyroïde et d’apporter les hormones T4 et/ou T3 manquantes pour l’organisme. Le médecin prescrit alors un dosage adapté au besoin du patient, afin de rétablir le bon fonctionnement métabolique.
Le suivi médical et les ajustements
Il est essentiel de surveiller régulièrement les niveaux d’hormones thyroïdiennes dans le sang du patient, par le biais d’examens sanguins. Au départ, cela se fait tous les 2 ou 3 mois, puis une fois que la bonne dose a été atteinte, cela peut être réduit à une surveillance annuelle.
Lorsque les taux d’hormones sont revenus à la normale, le médecin procède généralement à des ajustements pour déterminer la dose optimale spécifique à chaque individu. Cette étape est cruciale pour éviter les symptômes liés à l’excès d’hormonothérapie (hyperthyroïdie) ou au sous-dosage (hypothyroïdie).
La qualité de vie sans thyroïde : défis et adaptation
Vivre sans thyroïde n’est pas toujours facile, surtout au début du traitement substitutif. Les patients peuvent éprouver différents effets secondaires, notamment :
- Fatigue persistante ;
- Problèmes de concentration et de mémoire ;
- Prise de poids ;
- Déprime et irritabilité.
Cependant, il faut souligner que ces effets secondaires sont temporaires dans la plupart des cas et s’améliorent avec le temps et l’ajustement précis du traitement hormonal substitutif.
Les bonnes habitudes à adopter
Afin d’optimiser leur qualité de vie, les patients sans thyroïde sont encouragés à :
- Maintenir un régime alimentaire équilibré et riche en nutriments essentiels comme le fer, l’iode, le zinc et la vitamine B12 ;
- Faire de l’exercice physique régulier, adapté à leur condition ;
- Consulter régulièrement leur médecin et effectuer des tests sanguins afin de surveiller l’équilibre hormonal ;
- Discuter avec leur médecin ou endocrinologue pour gérer au mieux les effets secondaires du traitement.
Le soutien psychologique et la patience
Il est important de souligner que la vie sans thyroïde nécessite souvent une adaptation et une réorganisation de ses habitudes quotidiennes. Les personnes concernées peuvent bénéficier d’un soutien psychologique pour faire face à ces changements, ainsi que d’apprendre à être patientes dans l’ajustement de leur traitement.
Dans l’ensemble, il a été constaté que les patients traités par hormonothérapie pour compenser l’absence de thyroïde mènent généralement une vie normale et active, bien qu’il soit nécessaire de respecter scrupuleusement le traitement prescrit et de consulter régulièrement son médecin. En fin de compte, si vivre sans thyroïde représente un défi certain, c’est tout à fait possible avec une prise en charge médicale rigoureuse et adaptée aux besoins individuels.