Tu rêves d’un coin ensoleillé, les pieds dans l’eau, avec des marchés colorés et l’accent chantant du Sud ? Tu n’es pas le seul. Chaque été, une petite ville de bord de mer connaît une invasion bien française. Et franchement, ça commence à coincer pour les habitants.
Une carte postale qui fait mouche
Imagine de longues plages de sable blond, des palmiers, des barques colorées et des ruelles animées. C’est ça, la promesse de Collioure. Ce joyau de la Côte Vermeille, dans les Pyrénées-Orientales, attire chaque année des milliers de touristes français. Et pas qu’un peu.
Située à quelques kilomètres de Perpignan, à deux pas de l’Espagne, Collioure ressemble à un décor de film. D’ailleurs, les artistes comme Matisse et Derain y ont autrefois posé leurs chevalets. En gros, c’est beau. Très beau. Trop beau, peut-être ?
Des rues pleines à craquer
Le charme opère, c’est clair. Mais pour les locaux, c’est une autre histoire. En été, impossible de se garer, de faire les courses tranquillement, ou même de marcher dans les ruelles sans jouer des coudes. “On ne vit plus, on subit”, disent certains habitants. Et tu sais quoi ? On les comprend.
Le centre-ville est saturé. Les petits commerces, autrefois à taille humaine, doivent désormais jongler entre la demande explosive et le manque de main d’œuvre. Même les plages, autrefois paisibles au petit matin, se retrouvent bondées dès 9h.
Une montée des prix inquiétante
Autre effet pervers : la flambée immobilière. Beaucoup de Parisiens ou de Lyonnais ont acheté des maisons de vacances ou des Airbnb. Résultat : les loyers explosent, les jeunes du coin ne peuvent plus se loger, et certaines familles doivent partir vivre ailleurs. Triste ironie, non ?
La commune change de visage. Moins de résidents permanents, plus de logements vides en hiver. Les commerces ferment hors saison. La ville vit six mois, puis s’endort. Et ça, les anciens l’acceptent mal. “Ce n’est plus Collioure, c’est Disneyland”, souffle un retraité du centre.
Mais que faire ?
Tout n’est pas perdu. La mairie tente de réguler les locations saisonnières. Des quotas, des amendes, même des interdictions dans certains quartiers. Mais est-ce suffisant ? La demande reste forte, et l’économie de la ville en dépend aussi. Dur dilemme.
Les habitants évoquent parfois des initiatives plus douces : développer un tourisme plus calme, plus local, qui respecte le rythme du lieu. Favoriser les séjours hors saison, ou accompagner les nouveaux venus à mieux s’intégrer. Parce qu’au fond, ce que veulent les vrais de Collioure, c’est garder leur identité sans tout repousser.
Et toi, touriste… tu fais quoi ?
Alors si tu passes par là, penses-y. Arrive tôt, respecte les lieux, discute avec les gens du coin. Leur ville est belle, mais fragile. Flâner, c’est bien. Laisser une trace positive, c’est mieux.
Parfois, un simple bonjour ou un achat dans une échoppe peut changer la donne. Parce qu’au fond, ce conflit entre locaux et touristes, il n’est pas irrémédiable. Il suffit d’un peu d’écoute, de respect, et qui sait… tu pourrais bien tomber amoureux de Collioure pour de vrai.
