L’Université Paul Sabatier de Toulouse est le théâtre d’une percée scientifique dans la recherche sur l’obésité, avec une équipe de chercheurs qui a percé les mystères du tissu adipeux brun, un allié naturel pour brûler la « mauvaise » graisse blanche.
La graisse : pas toujours un ennemi
Nous avons tous appris à craindre la graisse, à la considérer comme le fléau de notre époque. Pourtant, selon Dominique Langin, chercheur à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) au sein de l’Inserm et de l’université Paul Sabatier à Toulouse, la graisse est indispensable à la vie.
Il nous explique que le corps humain a besoin de puise son énergie dans la graisse. Il précise que seul l’excès de graisse est problématique. Langin nous présente la complexité du domaine de la graisse humaine, avec les concepts de « bonne graisse » et de « mauvaise graisse ».
Les tissus adipeux, dépôts naturels de graisse, prennent deux couleurs distinctes : blanc et brun. Le tissu adipeux brun, moins connu, se révèle être un incroyable outil naturel de régulation de notre poids, brûlant la graisse blanche.
L’étude de l’action du tissu adipeux brun
Ce sont les avancées dans la compréhension du fonctionnement du tissu adipeux brun qui ont motivé l’étude menée par le professeur Langin et son équipe, composée de chercheurs canadiens et toulousains.
Ces spécialistes ont concentré leurs efforts pour élucider le mécanisme d’action de ce tissu tout en partageant leurs découvertes le 19 novembre 2024 dans la revue scientifique Cell Metabolism. Grâce à cette percée, des traitements potentiels contre l’obésité pourront être envisagés.
Le rôle du tissu adipeux brun dans la consommation de graisse
Ce qui distingue le tissu adipeux brun est sa capacité à consommer la graisse. En plus de contenir de la graisse comme son homologue blanc, il comporte aussi de nombreuses mitochondries. C’est grâce à ces petites « usines » que la graisse est consumée, en produisant de la chaleur. Comme le note le Professeur Langin, « Cela laisse à penser qu’en activant ce système, on peut maigrir ». Toutefois, avant d’activer ce système, il était nécessaire de comprendre son fonctionnement.
Les connaissances actuelles du tissu adipeux brun
Bien que les progrès dans la connaissance de ce tissu soient réjouissants, les spécialistes ont noté deux facteurs susceptibles de réduire la quantité de ce tissu, à savoir l’âge et l’obésité. Ces aspects seront au cœur des futurs travaux de recherche de l’équipe du Professeur Langin.
En analysant la complexité du tissu adipeux brun et sa capacité à combattre l’excès de graisse, l’équipe de chercheurs de Toulouse et du Canada a ouvert de nouvelles portes pour la lutte contre l’obésité. Extrêmement prometteur, le rôle de ce tissu nous permet d’imaginer des traitements futurs qui ne seraient plus fondés uniquement sur le régime et l’exercice, mais aussi sur la compréhension et l’utilisation des systèmes naturels de notre corps.